vendredi 28 mars 2008

L'"islam des Lumières" de Malek Chebel

chebel Malek Chebel: "Je suis attristé de voir l'immense gâchis qu'il y a aujourd'hui dans le monde arabe. Dans cette région du monde minée par un despotisme et une corruption débridés, il y a une jeunesse magnifique mais aux abois, qui n'est pas du tout écoutée, des ressources intellectuelles illimitées et des ressources matérielles qui, si elles étaient distribuées équitablement, pourraient améliorer sensiblement les conditions sociales et économiques sinistres dans lesquelles vivote aujourd'hui la majorité des peuples arabes. Malheureusement, une poignée de potentats, d'autocrates, et de théocrates dans certains cas, empêchent les ressources et le génie des populations arabes et musulmanes de s'exprimer.

Mais, désormais, il y a dans ces pays exsangues toute une génération de musulmans qui n'accepte plus la fatalité. Dans le monde éclaté où nous vivons, l'information circule vite, l'espoir est permis. Un espoir raisonnable, qu'il faut sans cesse défendre, acclamer, affirmer. Comme d'autres intellectuels musulmans, qui tiennent beaucoup à leur histoire et à leur culture, j'essaie de défendre le meilleur de la civilisation musulmane en combattant les pensées pernicieuses. L'"islam des Lumières" que je prône est un humanisme positif. C'est un islam fondé sur le réel, dynamique et moderne, tolérant et positif, mais surtout capable de s'insérer dans le monde d'aujourd'hui et de demain."

"Force est de rappeler que ce sont les pays européens, occidentaux et modernes qui offrent à l'islam la possibilité de s'exprimer dans son identité et son authenticité, alors qu'au même moment, la charia est combattue vigoureusement dans les pays arabes et dans certains pays musulmans. Tout le paradoxe est là. Aujourd'hui, la tolérance est dans le monde occidental, exécré par les islamistes, et non dans le monde arabo-musulman. J'espère que les musulmans du Canada et du Québec apprécient le degré de tolérance de la société dans laquelle ils vivent, qui leur permet de revendiquer sans ambages l'établissement de tribunaux charia alors que ces instances juridiques religieuses sont bannies à Alger, au Maroc, en Tunisie, en Égypte..."

Manifeste pour un islam des Lumières. 27 propositions pour réformer l'islam
Éditions Hachette Littératures
2005, 216 p.

L'islam et la raison. Le combat des idées
Éditions Perrin
2005, 238 p.

vendredi 25 janvier 2008

La faute à qui dans ce krac financier ?


D’abord je voudrais dire qu’on n’en est pas encore à une crise boursière majeure comme celle de 29 où l’économie mondiale avait été plongée en récession. Je rappelle aussi qu’après la faillite d’Enron, la Bourse avait baissé d’un coup de 33.7%.

Cependant, s’il fallait désigner des coupables ce serait tout un système qui est fondé sur l’endettement et des Etats, et des ménages, sur une vie à crédit en quelque sorte, qui arrange tout le monde. Pourquoi les ménages s’endettent-ils ? Parce qu’on ne leur permet plus de hausses de salaires ou peu, au nom de la compétitivité. Donc pour leur donner du pouvoir d’achat, on les laisse consommer en s’endettant. Pourquoi les Etats s’endettent-ils (pas tous) parce qu’ils ont une politique de baisse des impôts compensée par l’emprunt. Du coté des entreprises, elles aussi s’endettent, parce que la pression des actionnaires est elle, qu’elles ne font plus d’investissement à long terme, mais préfèrent délocaliser ou s’enrichir par des fusions acquisitions.

A terme c’est une politique suicidaire...

Il suffit de voir l’importance des investissement français à l’étranger, plus importants que les investissements étrangers en France, et qui sont les uns et les autres des prises de capital. Cela veut dire qu’on laisse l’investissement industriel à l’étranger.

D’où la première couche de coupables...

Oui, les banques centrales, qui par une politique extremement conciliante en termes d’emprunt laissent faire. Typiquement les Etats-Unis empruntent pour acheter des actions hors du pays et les revenus de leurs actions font plus que compenser les coûts de leurs emprunts. Coupable parmi les coupables, Monsieur Greenspan, dont la devise était « Fed buy all notes », empruntez, on refinancera !

Deuxième couche de coupables...

Les banques commerciales, cupides, aveugles, qui elles aussi poussent à l’endettement, se débarassent de leurs créances pourries vers des « hedge funds », que ces même hedge funds leur refourguent (pardonnez le mot) après les avoir « titrisés), c'est-à-dire dissimulé avec d’autres créances un peu moins pourries sous du papier d’argent.

Troisième couche de coupables...

Les cambistes, boursicoteurs, spéculateurs qui oscillent entre l’incompétence noire, le mimétisme, le panurgisme, la naïveté (les marchés sont efficaces, ne vous en faites pas) et l’insatiabilité : toujours plus, encore plus de profits, encore plus de profits spéculatifs. Et qui sont des prédateurs, qui vivent sur la bête, qui transforment l’épargne des braves gens en « subprimes ». Autrefois, pour protéger les petits épargnants, on distinguait soigneusement entre banques de dépôt et banques d’affaires, spéculatives. La séparation a été abolie : tout le monde est concerné par la crise.

La phrase du jour : « En matière financière, il est sage de prédire le pire, même si pour la plupart des gens il est peu probable » (John Kennet Galbraith)

Chronique économique sur France Inter le matin à 6h50

lundi 21 janvier 2008

la restauration du patrimoine français : taxer le tourisme

Le «Rapport sur l'état du parc monumental français», fait apparaitre «une dégradation sensible de l'état de conservation du patrimoine». fin 2007, 42 % des monuments historiques classés étaient considérés en mauvais état (voire en péril) 10 % de progression en seulement cinq ans.

Le coût de la restauration du patrimoine français est passé de 7 à 10,7 milliards d'euros. «Il y a Numartis Hubert Hamotdes situations d'urgence, on le sait», confirme Christine Albanel, (la cathédrale de Beauvais, le château de Champs-sur-Marne).

«Il existe un lien naturel entre le tourisme et le patrimoine», affirme le ministre, qui évalue à environ 170 000 le nombre d'emplois indirects qui tirent profit de la mise en valeur et de l'exploitation du patrimoine. Selon ses calculs, une «contribution de deux euros» par nuitée, dans les établissements d'un standing au moins égal à quatre étoiles, rapporterait près de 50 millions d'euros. «Il y a une vraie logique à ce financement. Près de 70 % de la clientèle de ces établissements sont des étrangers, dont bien souvent la visite est en lien avec notre patrimoine. Et puis, deux euros, c'est la moitié du coût d'un soda pris dans le minibar de la chambre».

Hubert Hamot Numartis


dimanche 20 janvier 2008

La Joconde est bien le portrait de Mona Lisa


C'est grâce à un manuscrit de 1503 découvert à Heidelberg, que cinq cents ans de d'hypothétiques révélations, sont aujourd'hui éclaircies.
Joconde est bien le portrait de «Mona Lisa». Déjà évoqué par Giorgio Vasari, mais dont le témoignage n'a jamais totalement convaincu les experts.
En octobre 1503, Agostino Vespucci, un fonctionnaire florentin, tombe à la lecture de son édition des œuvres de Cicéron sur un passage consacré au grand peintre grec Apelle. En marge du texte, il le compare à son contemporain Léonard de Vinci, qui, note-t-il, est en train de travailler à trois tableaux dont un portrait de «Mona Lisa del Giocondo».

Hubert Hamot Numartis